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le blog politique d'ousmane ndiaye

27 juillet 2011

"Peuple debout, peuple uni" par serigne mansour sy djamil

La journée du 23 Juin 2011 restera une date historique qui illustre qu’un peuple debout est, toujours, un peuple victorieux, un peuple béni. La loi constitutionnelle, qu’Abdoulaye Wade a voulu nous imposer, a été défaite par une forte mobilisation à l’échelle du pays devant laquelle le Président n’avait d’autre choix que de la retirer. Belle victoire, victoire touchante. Victoire fragile. Il convient de percevoir, sans se tromper, les vrais enjeux qu'ouvre la nouvelle situation.

En ce mois de Juin 2011, les questions principales auxquelles le peuple sénégalais doit répondre sont de deux ordres :

  • Saisir la nature profonde de la crise que connait le Sénégal et celle du régime qui l’a engendrée,
  • Organiser le départ imminent d’Abdoulaye Wade pour sortir de cette crise.

L’Alternance, de par son incurie économique, son impéritie sociale, la mal gouvernance, la corruption et la spéculation foncière, a créé une situation qui a bloqué le pays dans tous les domaines. Pour remettre le Sénégal en ordre de marche, il convient d’identifier les forces sociales qui peuvent contribuer au départ de Wade. Comment faire pour rassembler ces forces ? C’est l’exigence du moment.

I- LA NATURE DU REGIME ET LA CRISE QU’IL A ENGENDREE :

Comme je l'avais écrit en Décembre 2009, dans un article intitulé « Dafa dooy, na deem » : « la tension qui sévit au Sénégal est le produit de la démesure, de la détestable et insupportable présidence libérale évanescente et bornée, aveuglée par sa puissance et ignorante de ses limites et de ses faiblesses, sans foi ni loi autres que la cupidité et le cynisme ». C’était dans le contexte des attaques injustes contre la Communauté chrétienne. Abdoulaye Wade avait l’écrasante majorité de notre pays contre lui. Cette réflexion sur la démesure, qui était isolée à l'époque, est, aujourd’hui, partagée par beaucoup de sénégalais.

Au cœur de ce qui nourrit la montée de la colère et de la clameur qui a retenti le Mercredi 22 Juin et le Jeudi 23, à la Place de l’Indépendance, à la Place Soweto et dans tout le pays, il y a une prise de conscience des conséquences devenues insupportables des dérives de l’Alternance. Le peuple résiste, l’Etat réprime violemment, comme à Sangalkam, à Mbane et à Kédougou, il y a deux ans...

Pour les démocrates et patriotes sénégalais, qui, encore hier, semblaient résignés à une transmission dynastique du pouvoir, la mobilisation inédite du peuple, le Jeudi 23 Juin et qui se prolonge au moment où j'écris ces lignes, est une nouvelle raison d’espérer. Le peuple est sorti, massivement dans la rue, pacifiquement. Mais la répression a été féroce. Le peuple a fait valoir son droit de manifester pour dénoncer une loi inique et scélérate et la situation trop longtemps intenable de l'électricité. Ne pas permettre une telle manifestation ne laisse aucune issue au peuple. Il y aura un recours à la violence, et cela aucun sénégalais ne le souhaite, vraiment.

Les violences, les morts d’hommes, les blessés pouvaient être évités. Mais le pouvoir en a décidé autrement. Pourtant, il a, piteusement, perdu et va continuer de perdre. Donc, tout cela  pour rien.

Ces manifestations font penser à d’autres pages de l’histoire de triste mémoire. Se pose alors la question suivante : comment l’Etat, devant des manifestations populaires pacifiques, a paniqué, commis l’irréparable, et risque de précipiter sa propre chute? Les centaines de manifestants pacifiques sans armes, sous la conduite du Prêtre Georges Gapone, fauchés un ‘’dimanche sanglant’’ de Janvier 1905 en Russie par les soldats de Nicolas II, les révolutionnaires de Canton et de Shanghai précipités vivants, en 1927, dans les chaudières des locomotives, les manifestations des jeunes de Soweto en Juin 1976 lors desquelles un enfant de 13 ans, Hector Peterson, fut assassiné, les élections de Décembre 1963 dont le bilan se chiffre à 200 manifestants désarmées tués, sur ordre de Senghor, la révolution de Jasmin en Tunisie, la révolution du 25 Janvier en Egypte, «  le printemps arabe » en général : tous ces événements racontent une histoire qui n’appartient pas aux historiens. C’est celle de la mémoire collective : une histoire tragique rythmée par les massacres, une histoire par nature défunte mais toujours digne d’être revisitée et méditée pour servir une histoire à venir. Le point commun de toutes ces manifestations est la volonté de l’autorité d’enrayer la poussée du mécontentement populaire et d’en conjurer la perspective, pour elle effroyable, qui est celle de sa chute. Mais on ne peut vaincre un peuple debout, comme nous le voyons tous les jours à Tunis, au Caire, à Damas, à Sanaa, à Mbane et à Sangalkam, et le Mercredi 22 Juin, à la Place de l’Indépendance et ce Jeudi 23 Juin, à la Place Soweto. Situation qui se répand maintenant, dans tout le pays.

Et comme l’explique l’historien britannique Eric Hobsman : «La révolution française a révélé la puissance du peuple d’une façon qu’aucun gouvernement ne s’est jamais autorisé à l’oublier – ne serait-ce parce que le souvenir d’une armée improvisée de conscrits non entrainés mais victorieuse de la puissante coalition formée par les troupes d’élite les plus expérimentées des monarchies européennes».

La loi constitutionnelle, maintenant défunte, que nous proposait Wade a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les constitutionnalistes nous ont brillamment éclairés en la matière et ont ils ont souligné la ‘‘paresse cognitive’’ qui a laissé passer dans le texte des termes familiers dans un projet de loi qui est censé être caractérisé par la rigueur sémantique et la précision terminologique. Ils ont largement contribué à son retrait. Mais ce n'est qu'un début, continuons le combat.

Le Gouvernement, contraint par la pression populaire, a accusé une défaite sans précédent. Ce qui monte dans la société, c’est l’idée que cela ne peut continuer ainsi : «dafa dooy, dafa gueuna dooy, na gueuna deem».

Cette «démesure» se manifeste en tout et ne traduit que l’appétence du Président pour le pouvoir personnel, la situation de sujétion dans laquelle il tient l’Assemblée Nationale illégitime, parce que mal élue, ses rêves fous de gloire et de prestige, la peur d’une reddition des comptes devant la Nation une fois qu’il aura quitté le pouvoir. Tout cela le pousse à cette obscène et répugnante impudeur à faire fi de la volonté populaire. Jugeant les sénégalais à son image, il pense que ce pays est un grand supermarché où tout s’achète ou se vend ; il suffit d’y mettre le prix. Cette pensée donne la pleine mesure du mépris que Wade a pour les sénégalais. Ce mépris du peuple qui a déjà perdu des dictateurs plus puissants, dont Ben Ali et Hosni Moubarak, conduira Abdoulaye Wade à une chute inexorable parce que le peuple a décidé de résister. Pourtant, ces deux pays, la Tunisie et l’Egypte regorgent de ressources humaines. Mais les élites prébendières, qui font régner l’ordre social de l’époque des colons jusqu’à celle des néo-colons, ont partout échoué. L’attente messianique d’un homme nouveau que Sartre avait espérée dans la Préface de ‘‘Les damnés de la terre’‘ de Frantz Fanon, ne s’est pas réalisée. Ainsi écrivait-il : « le colonisé se guérit de la névrose coloniale en chassant le colon par les armes ». Et Sartre de préciser : «ce fils de la violence puise en elle à chaque instant son humanité : nous étions hommes à ses dépends. Il se fait homme aux nôtres. Un autre homme : de meilleure qualité».

L’homme nouveau dont parle Fanon, cet ’’autre homme de meilleure qualité’’, ne s’est pas encore réalisé. Certes Fanon avait mis en garde contre le risque de confiscation des acquis de la lutte pour l’indépendance et avait dénoncé ceux qui, sous la peau noire, portaient un masque blanc. Mais la réalité dépassa ses pires cauchemars. Les élites qui s’étaient réclamé du ’’socialisme scientifique’’ ou ’’de la révolution nationale et démocratique’’ de l’Ethiopie à l’Angola, en passant par la Guinée et le Congo Brazzaville, se reclassèrent, sans état d’âmes, aux côtés de l’ordre libéral, pour le servir. Partout se créent de nouvelles classes aussi rapaces, parfois, que les anciens colons. Abdoulaye Wade est l’exemple le plus achevé de la faillite des élites africaines. Telle est la nature du régime actuel qui ne fait que perpétuer, en aggravant leurs dérives, les régimes précédents.

II- LE DEPART DE WADE : UNE EXIGENCE NATIONALE :

N'est- il pas temps de « refonder » l'Etat sur de nouvelles valeurs en répondant aux questions suivantes : comment  transformer la société dans laquelle nous vivons, conformément aux conditions du Sénégal et compte tenu des caractéristiques de notre époque? Pour quels objectifs? Qui doit s'unir et comment ?

 

Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat américaine de dire devant l’Union Africaine, le 13 Juin 2011 : « Ce que nous voyons éclore dans les pays arabes a déjà pris racine dans les pays africains. Le message est clair ; le statut quo c’est fini. Les vieilles façons de gouverner ne sont plus acceptables. Il est temps pour les Chefs de rendre des comptes, de traiter les peuples avec dignité, de respecter leurs droits et d’obtenir des résultats économiques. S’ils ne le font pas, il est temps pour eux de partir».

Abdoulaye Wade ne le fera pas. Ainsi pour les Sénégalais, il est temps qu’Abdoulaye Wade parte, s’il y a des sénégalais qui aiment Abdoulaye Wade, le meilleur conseil qu’ils puissent lui donner c’est de lui dire de partir. Et les vrais amis de Ben Ali et de Hosni Moubarak, sont ceux qui leur ont conseillé de partir à temps. Dans la solitude de leur résidence surveillée, en attendant la prison, ils savent maintenant qui étaient leurs vrais amis. Ceux qui disent à Abdoulaye Wade « Na deem », ce n’est pas par haine ou par méchanceté. C’est l’intérêt supérieur de la Nation qui l’exige. Je l’ai déjà dit et ne le répéterai jamais assez :

« Na deem », pour nous permettre de bâtir une nouvelle société, au bonheur partagé et à la saveur humaine retrouvée, une société républicaine, réellement démocratique et souveraine, dans une Afrique solidaire, intégrée et ouverte.

« Na deem », pour un Sénégal régi par une gouvernance fondée sur l'éthique, l'enracinement dans les valeurs morales, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions, des libertés individuelles et collectives.  « Na deem » pour nous permettre d'appliquer les conclusions des Assises Nationales.

« Na deem », parce que nous sommes déterminés à ne plus « subir », à nous regrouper, maintenant plus que jamais, à prendre parti. Nous le devons à notre peuple ; c'est la finalité de notre existence sur terre, comme nous l'enseignent le Coran et la Bible qui nous rappellent que la foi n'est ni évasion, ni fuite des réalités, mais engagement dans ce monde qu'il convient de rendre, à chaque instant, plus humain, plus juste, plus fraternel et donc plus divin.

Le Sénégal n’est plus que l’ombre gigantesque de lui-même et l’avenir du pays est écrit en pointillés. Il va falloir créer une confiance nouvelle dans les institutions, dont la légalité est anéantie par Wade, et réapprendre ce qu’est la démocratie. Tout le pays est à sa merci et à celle de son épouse, de son fils et de son système : les ministres, les députés, les magistrats, les directeurs de sociétés, d’écoles, d’hôpitaux, les hommes d’affaires, les chefs religieux. Il s’y ajoute que, chaque jour, la presse révèle de nouveaux scandales : immobilier, financier, foncier, tourbillon sans fin, sur un fond de népotisme ignoble.

On connait le sort de ses homologues en Tunisie et en Egypte : assignés à résidence ou à l’exil forcé, leurs avoirs gelés. Abdoulaye Wade ne semble pas en tirer les leçons. Il n’a surtout pas voulu écouter ce message éternel que Serigne Abdou Aziz Dabakh a laissé comme testament au peuple sénégalais tout entier.

L’idée géniale de média de rediffuser le discours de Serigne Abdou Aziz  a été ressenti comme un prêche d’outre tombe où le Saint homme s’invite dans le débat actuel.

En effet, l’ombre tutélaire de Serigne  Abdou a plané sur toute la journée du 23 Juin et la veille, à travers ce discours prononcé en 1992, parce que d’une actualité et d’une pertinence touchantes. Chaque sénégalais, en se réveillant le 23 Juin, s’est senti interpelé : Gouvernement, députés, magistrats, guides religieux, population toutes obédiences confondues. J’ai regardé le discours à la télé avant de partir à la manifestation. Alors que, partout, les voix de sirène me conseillaient de rester chez moi, j’ai senti ce jour là, dans l’esprit et la lettre des propos de Serigne Abdou que la place des guides religieux était à côté du peuple, par la présence physique, les conseils ou les prières.

C’est pourquoi nous saluons l’attitude courageuse de son Eminence le Cardinal Adrien Théodore Sarr, qui, dans un message, sans équivoque, a demandé à Wade de retirer son projet. C’est cette posture responsable que la hiérarchie catholique occupe d’une manière constante dans plusieurs domaines qui intéressent le peuple sénégalais devrait inspirer, à mon humble avis, les hiérarchies confrériques, sans les détourner, des fonctions de prière qu’ils disent pour la paix au Sénégal.

 

III- AU SENEGAL AUSSI, LA PEUR A DISPARU :

On se plait, souvent, dans les débats de salon, à la radio et à la télévision ou dans les conférences, à fustiger la passivité du peuple et sa propension à tout accepter ; le silence des intellectuels ou la « trahison des clercs ». Le dégout pour la société accompagne, toujours, la haine du système.

Les manifestations du Jeudi ont montré que tout est, désormais, possible. Une chose a changé, probablement, pour longtemps. La peur a disparu. "La prison mentale est ouverte". Trois siècles de servitude et de soumission au pouvoir colonial et post colonial, et pour la première fois, une vraie mobilisation populaire, dans une diversité féconde, rassemblant toutes les forces vives de la Nation.

L’incompétence politique de Wade a permis d’accélérer les conditions de rassemblement de l’opposition. Nous ne nous rassemblons pas pour une révolution ; mais pour une rupture. Il convient d’en connaître les limites et d’identifier les forces capables de la porter. Les forces rassemblées dans le cadre du mouvement « Touche pas à ma Constitution », aujourd’hui appelé ‘‘mouvement du 23 Juin’’ en sont la matrice organisationnelle.

Nombreux sont les Sénégalais qui sont prêts à en découdre avec le régime actuel et contribuer à la lutte pour la satisfaction de leurs aspirations à la démocratie, la justice sociale, la paix civile, la cohésion nationale et la sécurité. Parmi ces Sénégalais, certains militent dans différents partis d'opposition ; mais l'écrasante majorité ne se reconnait pas encore dans ces aspirations ; d’autres, qui jadis ont passionnément milité, sont devenus sceptiques quant à la capacité de l'opposition de changer réellement les choses, mais ont gardé intact leurs idéaux de jeunesse. Ils sont dans les regroupements du vendredi après-midi, les tours de thé, dans la société civile, les dahiras ou les organisations catholiques, les clubs sportifs, les clubs de belote du samedi soir, les ONG ou tranquillement assis chez eux, attendant l'émergence d'une structure crédible capable de les mobiliser. Aujourd'hui ils commencent tous à sortir dans la rue.

IV- LES FORCES DE LA RUPTURE :

Il convient de se rendre à l’évidence que « l’opposition » est constituée de partis, de cadres et de « leaders » qui ont joué un rôle déterminant pour l’avènement de la démocratie moderne au Sénégal. Mais cette opposition ne se réduit pas à cela ; elle s’exprime aussi dans des actes individuels et des actions collectives à travers des identités sociales fortement différenciées. Elle s’incarne dans la presse et les techniques de l’information. L’attitude courageuse et constante d’Abdou Latif Coulibaly depuis l’alternance en est l’illustration la plus éloquente. Cette opposition est donc faite d’expériences, de mémoires, de militants, d’intellectuels, d’indépendants, mais surtout de jeunes dont le mouvement ‘Y’en a marre’. Le mouvement « Touche pas à ma Constitution », initié par la Raddho, en est une illustration concrète parce qu’il a réussi une mobilisation sans précédent.

L’idée de ‘’large rassemblement à construire’’ part de ces considérations, en prenant pleinement en compte la gravité de la crise nationale actuelle et les conséquences désastreuses qui pourraient en résulter.

Reste un facteur qui en surdétermine bien d’autres et se résume ainsi : est-ce que les forces sociales qui aspirent au changement sont organisées et capables de s’entendre sur cet objectif et pour combien de temps ?

L’espoir est permis après la victoire du 23 Juin. En effet, au détour de cette interrogation légitime sur l’unité d’action, on retrouve une question souvent posée et qui commence à trouver une solution : comment faire porter, par les masses sénégalaises, les idéaux de progrès contenus dans les conclusions des Assises Nationales qui nous projettent vers de nouveaux défis, comme elles se sont appropriées le rejet du Projet de loi visant a changer la Constitution?

Il faut rassembler toutes les forces capables de faire partir Wade et faire échouer ses projets funestes. Son Projet de loi est défait. Mais, il faut qu’il retire tous ses Décrets concernant les découpages administratifs que les populations de Mbane et de Sangalkam ont rejetés avec force. Un tel rassemblement crée, dans la lutte, les bases de l’unité comme nous l’enseigne Cabral. «L’unité est un combat. Mais elle se forge dans la lutte et se renforce dans la lutte». Cette belle unité, que le peuple appelle de tous ses vœux et qui s’est réalisée a l’assemblée constitutive du mouvement « Touche pas à ma Constitution », s’est illustrée dans les initiatives retenues dans le plan d’action, parmi lesquelles le rassemblement devant l’Assemblée Nationale pour arrêter la dérive impudique de l’Exécutif et du Législatif.

A voir, à la Place Soweto, briller la fierté et la dignité dans les yeux crédules de cette belle jeunesse, et à observer  toutes ces femmes et tous ces hommes, jeunes et vieux, riches et pauvres, urbains et  ruraux déterminées à se battre jusqu’aux derniers retranchements, on demeure convaincu que le Benno (l’unité) est nécessaire. Il est aujourd'hui possible.

La présence massive de tous ceux qui veulent en découdre avec le régime, à l’instar des manifestants de la Tunisie et de l’Egypte, est le seul gage de succès pour qu’Abdoulaye Wade, enfin, dégage le plancher.

Parmi les forces vives de la Nation qui peuvent apporter les transformations sociales, le mouvement syndical doit occuper une place centrale. La participation de ce mouvement à l’étape actuelle de la lutte du peuple sénégalais est la seule condition de succès et la garantie la plus sure que les promesses faites par le Gouvernement post Alternance ne seront pas dévoyées, comme après le 19 Mars 2000.

Personnellement, je ne crois à aucune possibilité de changement dans ce pays sans l’implication des syndicats ; implication d’autant plus importante que le mouvement du 23 Juin a été initié par une organisation de la société civile, la RADDHO. La lutte réelle se mène dans les lieux de production de la richesse, dans les entreprises mais aussi dans les secteurs de l’éducation et de la santé où la lutte syndicale a joue un rôle historique dans l’évolution du mouvement démocratique.

A cet égard, nous saluons la présence massive du mouvement étudiant le 23 Juin à travers les différents démembrements de ceux de ‘‘Benno’’ (PIT, LD, LDMPT, RND, PS, AFP, Yoonu  askanwi..), ceux de la cellule de l’UCAD ‘‘Bes du niakk’’ et du Dahira des étudiants et élèves Seydi Djamil (DESS) pour ne citer que ceux-là. Ce qui traduit un regain de vigueur de ce mouvement qui a écrit les plus belles pages de la lutte du peuple sénégalais pour son émancipation.

Les 1.500.000 jeunes qui ont atteint la majorité et qui peuvent participer aux élections de 2012, avaient 7 ans à l’avènement de l’Alternance. Ils ont subi de plein fouet la politique néfaste de Abdoulaye Wade dans le domaine scolaire, de la protection sociale et de la santé. Premières victimes, ils ont intérêt, plus que toute autre catégorie, au départ d’Abdoulaye Wade. Le régime le sait si bien qu’il fait tout pour les empêcher de s’inscrire sur les listes électorales. Leur lutte, dans ce domaine, sera décisive pour les échéances de 2012. La jeunesse de ‘‘Bes du niakk’’, de ‘‘Benno’’ et le mouvement ‘‘Y en a marre’’ en ont conscience. Ils y engagent toutes leurs forces. Mais, après le 23 Juin et les évènements qui ont suivi, tout devient possible. Nous pouvons assister à une accélération de l’histoire qui pourrait conduire au départ d’Abdoulaye Wade. Il faut s’y préparer.  

V- APRES BEN ALI ET MOUBARAK …

Quand un soir du 11 Février 2011, la maison Moubarak chute, malgré les élections législatives remportées à 93%, ‘‘la presse égyptienne, à coup de confidences, écrit la légende. Un quotidien Cairote Al Akhbar rapporte une dispute homérique être les deux fils du Rais (Gamal et Alaa), derrière les murs de la Résidence présidentielle : « Tu as corrompu le pays quand tu as ouvert la porte à tes copains businessmen ; alors que notre père aurait dû être honoré à la fin de sa vie. Tu as souillé son image », hurle Alaa’’.

Un autre journal rapporte que ‘Suzanne Moubarak s’évanouit, horrifiée par la querelle. Et Hosni Moubarak se retourne vers Gamal (l’ancien héritier, frère de Alaa) : « Ta mère et toi, vous êtes responsables de tout cela. Vous avez détruit mon image devant l’histoire. »

Que Dieu, dans sa Grâce Infinie, nous fasse tous témoins vivants, avant le 11 Février 2012, de la chute inéluctable de la « Maison Wade, Madame et enfants ». Les mêmes causes, produisant les mêmes effets, on s’imagine tout à fait Sindiély hurlant sur Karim et Madame Wade s’évanouir, horrifiée par la dispute, et Abdoulaye Wade se tournant vers Karim et dire : « Ta mère et toi êtes responsables de tout cela. Vous avez terni mon image devant l’histoire ». A cette différence près, que dans le cas du Sénégal, c’est Abdoulaye Wade qui a terni sa propre image, et ce faisant, a abimé l’image du Sénégal à travers le monde.

Félicitations à toutes les forces vives et surtout à la jeunesse, celle de ‘‘Bes du Niakk’’, de ‘‘Benno’’ et de ‘‘Y’en a marre’’, et a la presse, pour cette belle victoire qui illustre les propos de Michel Foucault : « Le mouvement par lequel un homme seul, un groupe, une minorité ou un peuple tout entier dit : « Je n’obéis plus » et jette à la face d’un pouvoir, qu’il estime injuste, le risque de sa vie. Ce mouvement me parait irréductible. Parce qu’aucun pouvoir n’est capable de le rendre absolument impossible. Et parce que l’homme qui se lève est, finalement, sans explication. Il faut un arrachement qui interrompt le fil de l’histoire et ses longues chaines de raisons pour qu’un homme puisse, réellement, préférer le risque de la mort à la certitude d’avoir à obéir ».

Bel exemple de solidarité avec le peuple, il convient de souligner - on ne l’a pas assez fait - l’assistance inestimable apportée par les riverains de la  place Soweto, en particulier, le doyen Ousmane Diagne. Il a ouvert, généreusement, sa maison et permis aux acteurs de venir reprendre des forces pour continuer le sitting. Il a reçu avec sa famille, les jeunes de « Y’en a marre », des leaders politiques tels que : Macky Sall, la société civile, des directeurs de chaines de télévision, tels que : Sidy Lamine Niass. Tous les journalistes présents sur la place ont, à un moment ou un autre, visité cette maison bénie. Personnellement, ils m’ont donné assistance quand les forces de l’ordre se sont acharnées sur moi et sur Aliou Diack, mais arrêtés par ma garde rapprochée qui a livré une bataille héroïque contre la soldatesque de Abdoulaye Wade. Ces forces de l’ordre ne m’ont pas touché contrairement à ce qui a été diffusé. Mais, ils ont blessé beaucoup de jeunes de mon entourage. Tonton Ousmane, mobilisant toute sa famille, enfants, petits enfants, épouse, a largement contribué à la réussite du 23 Juin. Mille fois merci.

‘Bes du niakk’, le mouvement citoyen pour la refondation nationale, quant à lui, a été massivement présent et a testé sa capacité de mobilisation à travers ses cellules dans Dakar, les Régions et la Diaspora, grâce à Facebook. Il a réussi ce test. La mobilisation a été totale, jeune, militante, combative, téméraire. ‘Bes du niakk’ tirera toutes les leçons de cette cuisante débâcle d’un régime qui détient une écrasante majorité au Parlement, une légitimité achetée, mais défait par le vrai pouvoir, celui du peuple, celui de la rue. Montesquieu disait : « Il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». Le pouvoir du peuple a arrêté celui des mal élus, des injustes et des corrompus. La « disposition des choses », dont il s’agit ici, a été le patient et exténuant travail d’éveil politique qui a été nécessaire pour rompre avec les anciennes pratiques du clientélisme fondé sur l’argent ou la religion. Cette rébellion, sans précédent, ouvre devant Abdoulaye Wade un grand boulevard pour qu’il parte. Il faudra entretenir dans tous les domaines l’esprit du 23 Juin ou l’esprit de la place prémonitoire de Soweto.

Si Abdoulaye Wade était De Gaulle ou Senghor, il aurait démissionné. Mais, comme il n’est ni De Gaulle, ni Senghor, il va s’accrocher au pouvoir de manière névrotique, sans crédibilité et sans autorité aucune.

Quant à la situation, à l’intérieur du PDS, après ce sérieux revers, bonjour les dégâts !

Quand l’essentiel est en danger, s’opposer est un devoir. L’essentiel, c’était la Constitution. Elle était en danger, on s’est opposé, on a gagné. Bravo ! Mais, attention ! La victoire est fragile, il faut la renforcer par d’autres luttes et  répondre aux attentes d’une population pour qui les questions socio-économiques ont la primauté sur tout le reste. La lutte doit continuer contre les délestages et la cherté de la vie, la corruption, l’arbitraire des découpages administratifs, etc. Abdoulaye Wade doit partir, maintenant. Mais cela ne sera pas facile.

Le Régime de Abdoulaye Wade s'accrochera par tous les moyens à sa disposition. Il sait qu'il n'a plus de légimité. Discrédité au niveau international, lâché par la France, l'Union Européenne et les Etats-Unis, Abdoulaye Wade sait qu'il n'a plus nulle part où aller. Les propos du Ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, devant l’Assemblée Nationale en sont une confirmation. La peur panique qui a poussé Karim Wade à faire appel à l’armée française, appel confirmé par Monsieur Bourgi, montre réellement que le pouvoir est aux abois. Cet acte donne toute la mesure de l’inculture, de l’immaturité et de l’irresponsabilité de Karim Wade, qui se trouve, aujourd’hui, par ignorance dans une situation de haute trahison. Non seulement il doit quitter le Gouvernement, mais le Procureur de la République doit s’autosaisir pour ce cas unique dans l’histoire du Sénégal. Il a, par ce comportement, insulté le peuple sénégalais, ses institutions, l’armée, la gendarmerie et la police nationale. Il a montré le mépris dans lequel il tient le Sénégal. Cette situation d’affolement au plus haut sommet de l’Etat nous rappelle le cas de la Libye et de la Syrie. Ironie du sort, l'injonction qu'il adressait à Kadhafi "Plus tôt tu partiras, mieux ce sera pour la Libye". Le peuple sénégalais le lui a éloquemment retourné le 23 Juin dernier. Mais obstiné qu'il est, il aura recours à la répression et à la brutalité, comme il l'a fait à la place Soweto et à Sangalkam. Il faudra lui opposer une autre violence. Celle des jeunes de la Médina, de Colobane, de Fass, de la Gueule Tapée, de Grand-Dakar, de Niary Tally, de Rebeuss, du Plateau, des Banlieues, des Régions du pays. Cette violence ne sera pas arrêtée par la brutalité répressive du Régime. Elle est saine et salutaire, portée par une jeunesse qui se demande, étonnée, comment leurs parents et leurs ainés ont accepté, si longtemps, avec une honteuse résignation, les dérives de Abdoulaye Wade sans réagir. C'est une violence fondatrice et créative.

On ne réfléchira jamais assez sur l'acte sacrificiel et christique de Bou Aziz, ce jeune tunisien de 25 ans qui s’est immolé, acte fondateur; l'étincelle qui a déclenché la révolution partout dans le Moyen-Orient. Une violence sur lui- même, mais une violence qui libère tous les autres.

Ces jeunes ont ceci d'exceptionnel : ils n'ont pas peur. Ils apportent la fraicheur de leur génération, un bain de jouvence à portée universelle. En Syrie, des adolescents ont trainé dans la boue le régime de Bachar Assad. Ils ont été arrêtés et torturés ; mais le lendemain d'autres jeunes ont pris la relève. L'exemple que donne cette génération bénie, se manifeste partout. C'est une expérience à la fois différente - la jeunesse sénégalaise n'est pas celle de la Tunisie et de l'Egypte – et identique. Les situations coïncident singulièrement. Elles ont en commun les mêmes exigences, les mêmes priorités, les mêmes ambitions. Cela surprend les régimes qui n'ont rien compris. Ils apprennent à leurs dépends "que cette révolte n'est pas négociable et que plus rien ne l'arrêtera. C'est cela qui est nouveau et historique", comme l'analyse avec pertinence Tahar Ben Jelloun, ce monument de la littérature universelle, dans son dernier livre ‘L'étincelle’, qu'il consacre à la révolte dans les pays arabes.

Au Sénégal également le départ d’Abdoulaye Wade n'est pas négociable. Ce n'est plus un débat académique entre élites. C'est devenu une exigence du peuple. Tahar Ben Jelloun d'ajouter : "Ce que ces révoltes donneront dans l'avenir est encore incertain. Il y aura des erreurs, des tâtonnements, peut-être des injustices ; mais ce qui est sûr c'est que plus jamais un dictateur ne pourra fouler aux pieds la dignité de l'homme arabe. Ces résultats nous apprennent une chose simple qui a été tellement bien dite par les poètes : face à l'humiliation, tôt ou tard, l'homme refuse de vivre à genoux, réclame, au péril de sa vie, la liberté et la dignité. Cette vérité est universelle".

«Quand le Gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs ». Ces mots de Maximilien Robespierre nous rappellent notre devoir.

 Il est réconfortant de constater que c'est l'Afrique, au Nord avec la Tunisie et l'Egypte et à l'Ouest avec le Sénégal, qui le rappelle, avec tant de clarté et de pertinence, au monde entier en ces printemps et été 2011.

Serigne Mansour Sy Djamil

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25 juillet 2011

Lettre ouverte au Président de la République du Sénégal:

A son excellence Mr. Abdoulaye Wade Président de la République du Sénégal,

Monsieur le Président,

Permettez-moi de vous adresser encore une fois la parole car mon silence trahirait ma conscience (« la vérité vous rendra libres », Jean 8:32) et j’en suis sûr des millions de Sénégalais  comme moi ont beaucoup de chose à vous dire concernant la situation actuelle de notre pays.

Monsieur le Président, quand je vous ai serré la main au palais au lendemain de l’alternance en 2001, j’avais eu le sentiment que vous seriez reconnaissant envers la jeunesse sénégalaise qui a contribué de façon considérable pour votre accession à la magistrature suprême. Mais hélas après une décennie je suis animé aujourd’hui de sentiment de déception et de trahison pour votre comportement non seulement envers la jeunesse dont l’espoir est brisé (Barcelone ou barsakh) mais surtout envers le peuple sénégalais. En effet tous les actes que vous posez aujourd’hui traduisent pour tout citoyen conscient une haine envers son peuple, la dignité d’un peuple bafoué, le respect des libertés civiles à la poubelle.

Oui Mr. Le Président vous et votre régime ne se limitent plus à piétiner notre constitution, nos valeurs, et nos institutions mais encore plus grave vous menacez, vous intimidez, vous complotez et vous attaquez. Et on se demande bien si nous sommes dans un Sénégal qui appartient à tous ses fils et à toutes ses filles ou plutôt dans un Sénégal appartenant  exclusivement à un groupe ou clan mafieux pouvant tout se permettre. Au lieu de remplir votre mission à savoir « servir le peuple » vous et vos acolytes préfèrent plutôt se servir du peuple.

Même si vous avez réalisé des choses dans ce pays cela ne constitue qu’une goutte d’eau dans un océan. Autrement dit vous avez montré vos limites et le peuple est loin d’être satisfait de la vision que nous avions de l’alternance et dont vous aviez solennellement jurée de porter avec loyauté et abnégation.

Cher Président votre SILENCE EST COUPABLE ! Et comme le dit l’adage « qui ne dit rien consent »

Ce silence ne concerne pas seulement les évènements  du 23 et 27 juin 2011 mais encore les faits suivants relatés dans les rapports du conseil des droits de l’Homme des nations unies, de Human rights watch et d’Amnesty International et d’autres organisations de droits de l’homme:

Ø  Balla Gaye ce jeune étudiant a été froidement abattu lors d'une manifestation estudiantine par un un auxiliaire de police du nom de Thiendella Ndiaye

Ø  Le 30 janvier 2007, un policier a tiré sur un jeune homme à Diourbel et l’a tué en tentant de L’arrêter.

Ø  Le 14 avril, Dominique Lopy, accusé de vol, est mort en garde à vue à Kolda suite à des tortures policières pour le faire passer aux aveux.

Ø  Le 3 juin, des douaniers ont tué par arme à feu Cheikh Ahmet Tidian Fall, à Mbour, après avoir saisi son bateau

Ø  Le 11 décembre 2007, Alioune Badara Diop, est lui aussi mort dans les locaux du Commissariat de Ndorong à Kaolack

Ø  Le meurtre de Libasse Kane en 2005 par des douaniers,

Ø  Le meurtre en 2005 par la police d’Assane Fall, âgé de 13 ans.

Ø  Le meurtre par la police d’un pêcheur à Kayar en 2005.

Ø  Le 3 juillet, des individus armés ont attaqué le véhicule de Mamadou Lamine Drame, président du Conseil régional de Kolda. Drame ne se trouvait pas dans le véhicule, mais 3 des quatre personnes ont été blessées et l’une d’entre elles, Abdoulaye Seck, est mort suite à ses blessures.

Ø  Le 20 décembre, Cherif Samsidine Nema Aidara, à Diouloulou tué par balles.

Ø  En novembre 2008, Ndèye Oury « Adja » Camara, décédée dans sa cellule

Ø  Aboubacry Dia, décédé au commissariat de Matam en 2009

Ø  Le 30 Mai2011 uneautorité de la gendarmerie s’est alors avancée, a pris position sur la route et a tiré sur Malick Bâ

Ø  le 23 juin 2011 les agressions sauvages sur Le militant des droits humains                Mr.  Alioune Tine de la Raddho.

Ø  Le Dimanche 10 juillet 2011 à 23h, Serigne Mansour Sy Djamil a été lâchement et sournoisement agressé par des nervis armés d’une substance toxique. Ce vaillant combattant de la justice, citoyen engagé  et serviteur de Dieu qui a choisi de lutter pour la libération de son peuple contre la tyrannie.           

Monsieur le Président, la liste est longue, trop de sang a coulé sous votre mandat, cette violence que votre régime prolifère pour rabaisser notre pays à la barbarie, ne peut triompher devant le peuple sénégalais quel que soit le prix à payer. En tout cas ce ne sera pas sous l’égide de notre armée républicaine qui a hérité de l’expérience et de la sagesse de nos vaillants généraux : Jean Alfred Diallo, Lamine Cisse, MouhamadouLamine Keita, Mamadou Niang, Mamadou Mansour Seck                                                         Cher Président que faites-vous de la loi criminalisant la participation à la torture, au génocide et aux crimes contre l’humanité adopté par l’Assemblée nationale du Sénégal ?       Vous savez très bien qu’il n’y a pas de limite d’âge pour comparaitre devant la Cour pénale internationale (CPI) ni de limite d’âge  pour extrader un ancien président.

Monsieur le Président le peuple sénégalais est convaincu que votre seul vœu est de voir votre fils vous remplacer, mais puisque qu’il semble que vous n’êtes pas conscient du danger et de la chute libre à laquelle  votre fils vous entraine, je vous invite à revisiter l’histoire antique.                                                                                                                  Tu quoque mi fili « Toi aussi, mon fils ! » Disait le grand roi Jules César au moment de sa mort. Ce fut une douloureuse surprise quand  César  se vit attaqué par celui qui lui devait tout et qu'il considérait comme son fils. Le dictateur trahi ne manifesterait nullement son émotion ou sa surprise. À son « fils » indigne, il laisse pour dernier message : « Je t'en souhaite autant, mon garçon ! »                                                                      Alors Monsieur le Président ma question est la suivante : comment un président peut-il haïr son peuple sachant que ce dernier lui a tout donné ?                                                         Si vous jugez qu’il n’est pas trop tard de faire le bien, alors prouvez au monde entier l’amour que vous avez pour votre peuple en acceptant sa demande.

Bref je vous invite à faire un choix  entre la sagesse et la témérité mais attention l’histoire retiendra !                                                                                                          Veuillez recevoir Mr. Le Président mes salutations respectueuses.

DENIS NDOUR

Amnesty International USA

denisndour@hotmail.com

25 juillet 2011

Serigne Mansour SY Djamil, déterminé à en découdre avec WADE !

Dès le lendemain de l’alternance, M. SY a compris que WADE n’était pas l’homme qu’il fallait aux sénégalais, il est même pire que ses prédécesseurs qui ont su quand même respecter la constitution sénégalaise même si au niveau du développement, ils n’ont pas fait le travail escompté.

Il sort de sa réserve (il était fonctionnaire international à la Banque Islamique de Développement jusqu’en 2007) en anticipant sa retraite qui devait avoir lieu 3 ans plus tard, pour se consacrer aux soucis des sénégalais. Il s’oppose au régime en place avec courage et montre aux sénégalais qu’il est un digne petit fils de Mame Abdou DABAKH qui intervenait quand il le fallait pour mettre les gouvernements de Senghor ou d’Abdou DIOUF à la raison. En témoigne cette déclaration qui a fait le tour du Sénégal lors du fameux « jeudi 23 Juin » et laquelle DABAKH mettait en garde les députés sur un projet de loi devant modifier le code de la famille sénégalaise. Il les appelait à voter une loi pour l’intérêt du peuple et pas pour l’intérêt d’Abdou DIOUF. Aujourd’hui, à voir les déclarations et interventions de Serigne Mansour SY Djamil, on se réjouit qu’il existe encore des gens intègres, sincères, honnêtes qu'on ne pourra jamais corrompre.

Il manifeste son opposition à travers de nombreux documents rédigés et des centaines de déclarations dans les médias. Le plus célèbre étant cette déclaration faite à Stuttgart en Allemagne en Décembre 2009 et intitulé « DAFA DOY, NA DEEM !! » (Qu’il s’en va, ça suffit) faisant référence au président Abdoulaye WADE. Dans ce document, on pouvait comprendre la détermination de Djamil à aller jusqu’au bout et dire non au pouvoir en place comme le faisait son grand père DABAKH. Il disait notamment dans cette déclaration : « Depuis son accession à la magistrature suprême, le Président Wade ne s'est engagé dans aucune des voies que les sénégalais lui avaient tracées; qu'il s'agisse du renforcement des bases de l'Etat de droit, de la transparence dans la gestion des affaires du pays, de la mise sur place d'une politique agricole qui combatte réellement la pauvreté en milieu rural ou du renforcement de la cohésion nationale par le règlement du problème Casamançais, de la neutralité de l'état laïque, et du respect de toutes les confessions et confréries religieuses ».

Aujourd’hui, les sénégalais ne font plus confiance à beaucoup de marabouts et condamnent leur silence « coupable », mais d’aucuns restent persuadés que Mansour SY Djamil est le prototype idéal et le porte parole des sans voix, le marabout qui reste à coté du peuple quand il le faut et qui le soutient à 100%. Illustration est faite avec le projet Inondaction qu’il a initié et qui consiste à extraire plus de 500 enfants  des inondations et les amener dans des camps de vacances pendant plus de trois (3) semaines afin de leur apprendre le Coran, l’éducation environnementale, les NTIC…

Et quand on lui pose la question sur le mutisme des religieux par rapport à la situation du pays, il dit ceci : « celui qui a les capacités d'intervenir dans ces genres de situation et qui reste muet sera puni par Dieu,  maintenant à eux de choisir ».

 Cerise sur le gâteau, il participe aux manifestations du jeudi 23 Juin où la population sénégalaise s’était convergée vers  l’Assemblée nationale pour dire non à cette loi de la  honte concernant le ticket présidentiel que le président Wade voulait mettre en place, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du fait que cette fois-ci, les sénégalais ont décidé de sortir de leur mutisme et se sont donnés les moyens de faire avorter ce projet de loi.

Serigne Mansour SY Djamil, arrivé très tôt sur place accompagné de plusieurs membres de Bes Du Niakk, devant une foule composée en majorité de jeunes, visage déterminé, venait tout simplement de faire une chose extraordinaire qu’on n’avait jamais vue au Sénégal : Un guide religieux au milieu de ses concitoyens pour réclamer justice, «  c’est tout simplement magnifique » titraient beaucoup de journaux sénégalais dans leur une du vendredi 24 Juin. Djamil ne reculait même pas face aux forces de l’ordre, essuyant même des lacrymogènes de ces derniers, mais il gardait à l’esprit que l’objectif était d’en découdre avec le régime en place et non reculer face aux forces policières.

Serigne Mansour ne s’est seulement pas limité à manifester devant l’assemblée nationale, il s’est rendu dans l’après midi au commissariat de police pour exiger la libération des jeunes leaders du mouvement « y en a marre » gardés en vue depuis la veille. Il voulait montrer aux jeunes qu’il était là présent, les rassurer et les féliciter de leur courage et détermination.

Navigant entre les lignes : authenticité, héritage de ses pères et la modernité symbole d’ouverture et de la réforme dans la manière de faire du « Clergé » sénégalais, il incarne à lui seul le nouveau marabout sénégalais, qui s’identifiant de l’Albatros Hugolien, s’est permis de s’exiler au cœur de la vindicte éphèbe pour être en symbiose avec l’atmosphère de lacrymogènes aux portes du perchoir.

Ce renouveau aux brises océaniques porte pourtant la marque d’une modestie messianique : le nouveau type de marabout voit le jour. En effet, au sortir du jeudi « jasminé » marquant le nouvel ordre sénégalais, une panoplie d’exigences est de mise : le marabout n’est plus seulement sur sa natte mais invité à intervenir aux affaires de la Cité comme le faisait son grand-père  Dabakh, qui lui a préparé le terrain en lui dédiant un texte versifié. De ce fait, le peuple lui refuse désormais le luxe de s’abstenir des affaires de son peuple comme le faisait Rabmanjara avec le Romancier négro-africain.

 

Toute la population sénégalaise, a salué ce geste au combien noble et brave de Serigne Mansour et s’est senti désormais en totale confiance dans le combat qui va nous séparer du monstre et qui va nous remettre sur les bons rails.

Il faut être Serigne Mansour SY Djamil pour :

-refuser l’argent sale d’Abdoulaye Wade

-dénoncer le projet de dévolution monarchique de Wade

-être le vrai guide religieux que les sénégalais attendent

-être prêt à tout pour le départ du franc maçon Wade

Djamil est convaincu que le peuple a le droit d'exiger un Sénégal régi par une gouvernance fondée sur l’éthique, l’enracinement dans les valeurs morales, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions, des libertés individuelles et collectives.
Quand le Gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs ». Ces mots de Maximilien Robespierre nous rappellent notre devoir.

Quand l’essentiel est en danger, s’opposer est un devoir

 

 

NDIAYE Ousmane

Ousmane8910@yahoo.fr

25 juillet 2011

Le rôle de l’opinion publique dans une république

Les derniers événements qui ont été observés au Sénégal (les manifestations du 23 Juin contre le ticket présidentiel et les émeutes du 27 Juin contre les coupures intempestives d’électricité), laissent croire que la volonté générale est la parole d’un peuple.

Cette volonté générale peut-elle être antidémocratique ?

Attardons nous sur cette question tout en prenant le temps de découvrir ce qu’est l’opinion publique.

 

L'opinion publique, de son sens premier, est à la fois le fondement et le garant de la démocratie; son soutien est la condition d'existence de tout régime qui ne s'impose pas par la force. Elle est l’expression citoyenne de l’intérêt général, c'est à dire relative aux questions posées par la vie en société.


C'est un processus social qui s'articule dans le temps, aboutissant au processus de pensées réfléchis. C’est le résultat de l'activité discursive et son émergence est parallèle à l’élaboration de la démocratie.

 

Il est donc légitime de s'interroger sur les liens ambigus que peuvent entretenir ce processus démocratique et cette opinion publique, tant dans la théorie politique que dans l'histoire de son avènement.

 

Le processus démocratique et l'émergence de l'opinion publique: deux processus liés


Rousseau, dans Le contrat social, s'interroge sur les conditions théoriques de la possibilité d'une démocratie; il théorise non pas la pratique politique, mais l'institution du social. Par le contrat social, qui fait entrer les hommes en Société puisqu’ils abandonnent leur liberté naturelle pour choisir une liberté contractuelle, fondée sur le consentement de tous, et qui les transforment potentiellement comme des citoyens. Le peuple est à la fois acteur et sujet de la loi, car souverain. Dans ce contexte,  se crée un "moi commun", par lequel chacun n'obéit qu'à lui-même en obéissant à tous.

 

La volonté générale provient des citoyens qui pensent que le bien de la collectivité réside indépendamment aux  intérêts particuliers, et savent réprimer leurs instincts pour penser le bien de la collectivité. La volonté générale est une volonté morale, ce n’est pas une coalition d’intérêts. Elle se situe donc au delà de la somme des volontés particulières : « Il y a souvent bien de la différence entre la volonté de tous et la volonté de chacun; celle-ci ne regarde qu'à l'intérêt commun, l'autre regarde à l'intérêt privé, et n'est qu’une somme de volontés particulières » dixit Rousseau.

 

Ce ne sont pas les ex-présidents tunisien (Zin El Habidine BEN ALI) et égyptien (HOSNI MOUBARAK) qui diront le contraire. En effet, ces deux raïs qui, pendant plus d’un quart de siècle, ont fait souffrir leurs peuples n’auraient jamais envisagé un départ du pouvoir n’eut été la rigidité et le dévouement de la vindicte populaire, à accéder ipso-facto à un changement radical quid à sacrifier des vies humaines pour l’intérêt supérieur de la nation.

 

Ce jasmin maghrébin a finit par déposer ses baluchons au cœur du Sahel pour inspire les populations. C’est ce qu’a compris le peuple sénégalais qui en a marre du gouvernement de WADE et qui n’attend qu’une chose : son départ. Ce peuple, qui depuis plusieurs années, jouit d’une opinion publique manipulée, une vision marquée par  la domination de certains groupes sur d’autres. Cette opinion publique, telle qu’elle est inventée, est antidémocratique dans la mesure où elle n’est que le masque de la force. Ce qui nous fait penser à Pierre BOURDIEU qui disait : « tout exercice de la force s'accompagne d'un discours visant à légitimer la force de celui qui l'exerce; on peut même dire que le propre de tout rapport de force, c'est de n'avoir toute sa force que dans la mesure où il se dissimule comme tel » extrait de son œuvre « L’opinion publique n’existe pas ».

 

Dans la perspective bourdieuiste, l'opinion publique révélée par cette pratique, loin de l'expression de l'intérêt général, est un artefact, car elle repose sur des postulats biaisés. Elle  stipule que cette opinion publique peut être assimilée à une opinion sondée.

D'abord, les sondages postulent que tout le monde peut avoir une opinion, ensuite, que toutes les opinions se valent, et qu'elles ont autant de poids. Enfin, ils présupposent un accord sur les questions qui méritent d'être posées.



Et cette union du peuple sénégalais sera sacrée pour l’avenir de la nation. Si la jeunesse actuelle comprend qu’elle est seule face à son destin et accepte de remplir avec fierté cette lourde mission,  l’avenir du Sénégal sera  des meilleurs.

 

La volonté générale n'est pas une donnée; elle ne recoupe pas notre notion moderne d'opinion publique, dans la mesure où elle est une recherche permanente qui doit être celle de la société dans son ensemble. Sa condition d'existence est le civisme, exigence que chaque citoyen s'applique à lui-même.

 

L'opinion publique n'est pas, contrairement à certaines  idées reçues, le fondement de la démocratie mais contribue, le plus souvent, au processus d’évolution de cette dernière. Elle peut passer de la volonté générale à la dérive populiste, de la même manière que les régimes démocratiques tentent de la contrôler, voire de la manipuler, sous couvert de sacralisation.

 

 

 

NDIAYE Ousmane

                                                                                                                                         Ousmane8910@yahoo.fr

25 juillet 2011

Viviane WADE, malheur du Sénégal

« Il y a une femme dans toutes les affaires; aussitôt qu’on me fait un rapport, je dis: ‘Cherchez la femme’ ». Les Mohicans de Paris 

 

 

Viviane Wade, née Viviane Vert le 13 septembre 1932 à Besançon,  devient première dame du Sénégal en 2000, alors que son époux accédait à la présidence de la République à 74ans (le même âge qu’avait Senghor quand il quittait le pouvoir en 1981).

Viviane Wade, à l'image de Leïla Ben Ali-Trabelsi ou de Suzie Moubarak, est considérée comme une première dame très influençable  sur son époux. Récemment, la presse sénégalaise avait avancé l'hypothèse que Viviane Wade aurait insisté pour que le président Wade et son fils Karim forment un ticket « Président – Vice président» (comme aux États-Unis) de sorte à faciliter l'ascension prochaine de Karim à la présidence de la République.

 

Force est de constater qu’elle a trop pris les sénégalais pour des moins que rien et des passifs, ignorant que si elle est  à cette posture de première dame c'est grâce au vote des sénégalais qui ont fait confiance à son mari. Celui ci, qui a finit par enclencher  la procédure de divorce  avec le peuple sénégalais, n’est pas bien assisté  par sa dulcinée, adepte de la dévolution monarchique  pourtant hérésie dans sa France natale.

Elle est à l’origine de tous les différends que son éphèbe de gérontocrate a eu avec ses ex-alliés, et est derrière celui qui est le plus détesté au Sénégal actuellement : Farba Senghor qu’elle utilise et ne cesse de ressourcer dans le but de détruire ceux qui pourraient freiner l’ascension de son fils Karim.

 

Il faut dire que les  épouses des deux ex-présidents (Senghor et Diouf)  ont toujours soigneusement évité de se mêler de la vie politique de leurs maris et n’ont jamais voulu utiliser la force de pouvoir pour imposer leur fils tout le contraire de Mme Wade.

 

 

Nous nous rappelons fraichement  de Madame Elisabeth Diouf, une personne dynamique, chaleureuse, humaine, à l’écoute de tous les Sénégalais et qui naturellement était plus aimée que Mme Wade au Sénégal.

Une première dame qui s’était donnée pour objectif principal la réalisation d’un vaste programme social, en vue de venir en aide aux couches les moins favorisées de la population sénégalaise. Et qui pourtant avait des fils comme vous, d'ailleurs des fils plus instruits que le vôtre, mais en aucun moment elle n'a songé à inciter son mari, le prédisent Abdou Diouf à se faire remplacer par un de leur rejeton.

Madame WADE, est-ce que cette nation qui ne vous a pas vue naître, mais qui vous a ouverte ses bras jusqu'à bercer vos enfants juste pour vous offrir sa Teranga qu'elle a de plus chère  parce-que vous avez épousé un de ses fils vous mérite-t-elle ? Un de ses fils, que l'on croyait au soir du 19 Mars 2000 l'espoir de toute une jonction d’hommes et de femmes soifs de liberté et du changement. Cette nation  que vous êtes en train de mettre en mal juste pour les beaux yeux de votre Karim mal aimé et qui ne sera jamais aimé par le peuple, le peuple de votre cher mari. Par vos désirs de gâter votre fils unique, vous êtes en train de ternir l'image de toute une nation. Depuis quand, Madame la présidente, la souveraineté est un dada ?

 

Mes chers compatriotes, le malheur du Sénégal, c’est cette « diable » de dame. Je reste persuadé qu’Abdoulaye Wade en a marre et a envie de partir, mais c’est sa femme qui ne veut pas. Alors, il faudra canaliser  cette dame aux affres hideux, la fragiliser et dès qu’elle sera affaiblie, le monstre tombera.

Senghor, en quittant le pouvoir, disait ceci : « les raisons de mon départ sont de deux ordres : une raison de principe et une raison de fait.

Pour la raison de principe,  Le président poète affirme ceci«  J’ai toujours été contre la présidence à vie, j’ai toujours été pour l’alternance au pouvoir, qu’il s’agisse de l’alternance des partis, exprimée par des élections libres, ou de l’alternance au sein du même parti par la montée des jeunes ».

S’agissant de la raison de fait, « il y a que je viens d’avoir 74 ans et je ne peux plus travailler, sauf le mois de vacances, 10heures par jour en moyenne, y compris le samedi et le dimanche. Il faut quitter le poste en passant le flambeau à la génération suivante » dixit Senghor.

 

Senghor reconnait plus tard, que sa femme née Colette Hubert l’avait conseillé de partir du pouvoir et de laisser aux jeunes générations faire leurs preuves.

 

Ironie du sort, Abdoulaye WADE accède au pouvoir à 74 ans et refuse de quitter le pouvoir malgré son âge avancé et son refus de croire que les sénégalais ne veulent plus de lui. Et Viviane WADE qui ne fait que l’enclouer attend quoi pour partir avec son mari avant qu’il ne soit trop tard ?

 

Mes chers compatriotes, ne perdons pas de vue que pour toucher au monstre Abdoulaye WADE, le chemin le plus court, comme disent les mathématiciens, est une droite ; et cette droite n’est rien d’autre que Mme Viviane WADE.

« Qu’Allah guide notre peuple dans le droit chemin car vraiment notre essentiel est en danger et il nous faut s’opposer».

 

                                                                                                                                    NDIAYE Ousmane

                                                                                                                                   ousmane8910@yahoo.fr

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